Histoire de l’église Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs

L’église Notre-Dame du Rosaire des Noirs, située à Recife, dans le Pernambouc, est un important monument historique et culturel datant de la période coloniale brésilienne.

Igreja Nossa Senhora do Rosários dos Homens Pretos
L’église Notre-Dame du Rosaire des Noirs

Emblématique, elle est liée à la confrérie de Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs, formée par des Africains réduits en esclavage et libérés, qui a joué un rôle crucial dans la préservation des traditions religieuses et culturelles afro-brésiliennes.

Histoire et importance

  • Fondation : l’église Notre-Dame du Rosaire des Noirs a été construite au XVII^e siècle, sur les fondations d’une confrérie du Rosaire créée en 1630 par des Africains réduits en esclavage et leurs descendants. La construction de l’église a servi d’espace de dévotion, de sociabilité et de résistance culturelle à une époque où les Noirs avaient peu de libertés.
  • Architecture : l’église est un exemple d’architecture coloniale brésilienne, avec des éléments simples et robustes, typiques des bâtiments construits par les confréries de Noirs. La façade de l’église se caractérise par sa sobriété et l’intérieur, bien que modeste, comporte des autels dédiés à des saints vénérés par la communauté noire, tels que São Benedito et Nossa Senhora do Rosário.
  • La Confrérie de Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs a joué un rôle essentiel dans la vie sociale et religieuse de la communauté noire de Recife. Elle a fourni un réseau de soutien, organisé des célébrations religieuses et sociales et contribué à racheter la liberté de ses membres réduits en esclavage. La confrérie est toujours active et continue de promouvoir des célébrations religieuses, telles que la fête de Notre-Dame du Rosaire.

Son importance culturelle et religieuse

  • Le syncrétisme religieux : l’église et la confrérie sont importantes pour comprendre cette pratique au Brésil, où les traditions catholiques ont été mélangées aux pratiques religieuses africaines. La dévotion à Notre-Dame du Rosaire, par exemple, est associée à l’orisha Oxum dans le candomblé.
  • Patrimoine historique : l’église Nossa Senhora do Rosário dos Homens Pretos est considérée comme un site du patrimoine culturel de Recife, symbole de la résistance et de la persévérance de la culture afro-brésilienne. Elle est le témoin vivant de l’histoire des Africains et de leurs descendants au Brésil, ainsi que de leur contribution à la formation de l’identité nationale.
  • Les fêtes et célébrations : en plus des messes régulières, l’église est le centre de plusieurs célébrations importantes, notamment la fête de Notre-Dame du Rosaire, qui est marquée par des processions, des messes spéciales et des événements culturels célébrant l’héritage africain.

Visites :

  • Situation : l’église est située dans le quartier Santo Antônio, dans le centre historique de Recife, à proximité d’autres attractions touristiques telles que le marché São José et l’église São José dos Manguinhos.
  • Horaires de visite : l’église est ouverte au public et il est possible d’assister à la messe ou de la visiter pour découvrir son histoire et son architecture. Il est toutefois conseillé de vérifier les heures d’ouverture avant de vous y rendre.

Témoignage puissant de la foi, de la culture et de la lutte de la communauté afro-brésilienne de Recife, l’église Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs constitue un point de visite essentiel pour quiconque souhaite comprendre la riche tapisserie historique et culturelle de la ville.

Vidéo sur l’histoire de l’église Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs.

Igreja de Nossa Senhora do Rosário dos Homens Pretos
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Igreja de Nossa Senhora do Rosário dos Homens Pretos

Découvrez l’histoire complète de l’église Notre-Dame du Rosaire des Noirs.

L’église Notre-Dame du Rosaire des Noirs de Recife, située dans la rue Larga do Rosário, dans le quartier de Santo Antônio, et faisant partie du Recife sacré, a été construite en 1630 par la Confrérie du Rosaire des Noirs, une association formée d’esclaves noirs.

Il convient de noter que les Africains transportés comme esclaves au Brésil appartenaient à différentes tribus (ou nations), telles que celles de l’Angola, du Benguela, du Cambodge, du Mozambique, du Congo, des Cassanges, entre autres.

Chacune d’entre elles avait ses propres langues (ou dialectes), coutumes (conseil des anciens, fêtes) et rituels sacrés et religieux spécifiques (rites de Xangô, fêtes des morts et des mages).

Au Congo, en particulier, les Noirs bénéficiaient de certains privilèges : ils pouvaient élire un roi (dans leur langue maternelle, le muchino riá Congo) et régner sur les peuples des autres nations d’Afrique, qu’ils soient créoles ou africains, libres ou esclaves.

En ce sens, le premier engagement de la Confrérie de Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs, autorisant le couronnement d’un roi du Congo lors de ses festivités, est enregistré le 8 mai 1711.

Pour survivre à la douleur de l’esclavage et de l’exil (tant de leur patrie que de leur famille et de leurs amis), les esclaves ont tenté de s’unir dans leur nouvel habitat en harmonisant au mieux leurs rites ancestraux.

Les associations religieuses représentaient ainsi un lien important par lequel les Noirs pouvaient exprimer leurs besoins de défense et de protection, ainsi que leurs désirs de charité envers leurs voisins et de solidarité humaine.

Les festivités de la Confrérie de Notre-Dame du Rosaire des hommes noirs comprenaient des danses et des rythmes de tambours qui ne faisaient pas partie de la liturgie catholique.

Les rituels de ces hommes ont même été interdits par l’Inquisition.

Les quilombos, en particulier ceux de Palmares et ceux situés entre le Cabo de Santo Agostinho et le fleuve São Francisco, étaient l’expression de l’esprit associatif des Africains.

Cette tendance associative, issue des quilombos des zones rurales, s’est également répandue dans les zones urbaines.

La confrérie a maintenu le système de couronnement africain, avec des rituels et des processions de maracatu, des archers en tête, deux rangs de demoiselles d’honneur, des symboles religieux, des poupées décorées, des alligators, des chats, des dignitaires, puis le roi et la reine du Congo, suivis par des musiciens.

Le premier dimanche d’octobre 1645, Henrique Dias a célébré avec ses frères noirs dans l’église de Nossa Senhora do Rosário dos Homens Pretos, avec toute la pompe de leur sainte patronne.

Jusqu’en 1888, les livres de la confrérie contiennent également la liste de tous les couronnements des rois et reines d’Angola, du Congo et du Cambodge.

C’est à l’occasion de ces couronnements qu’est né le maracatu, l’une des manifestations les plus belles et les plus expressives du folklore du Nord-Est.

Malgré la condition misérable de ses membres, la confrérie de Notre-Dame du Rosaire des Noirs, dans le Brésil colonial, n’a pas ménagé ses efforts pour construire des temples aussi riches que ceux érigés par la noblesse, soit en fournissant de la main-d’œuvre gratuite, soit en achetant des matériaux.

À cet égard, il existe des actes rédigés par les différents trésoriers au fil des siècles. Parfois, les frères remblaiement leurs dettes en fabriquant des friandises.

Dans l’un des registres, par exemple, nous lisons la mention suivante faisant office de paiement : « Aux joueurs de danse, sept patacas et des cordes de viole 640, ainsi que deux autres paires de chaussures pour les danseurs, avec une aumône qui a été payée à l’aumônier ».

En 1739, la façade du temple est en ruine. La confrérie décide alors de construire un nouveau frontispice.

Des sculpteurs célèbres comme Manuel Pais de Lima (chargé du frontispice) et Manuel Alvarez sont passés par l’église des Hommes Noirs, ainsi qu’une série de charpentiers et de menuisiers qui ont travaillé longtemps à la restauration de l’édifice.

La reconstruction du temple a commencé en 1750 pour s’achever en 1777. Inspirée des couvents franciscains, l’église est devenue une icône de l’art baroque. En termes de style, l’édifice est donc typique de ceux qui existaient dans la seconde moitié du XVIII^e siècle.

Bien que de style colonial, certains de ses autels conservent le style rococo.

Sa façade, simple et authentiquement XVIII^e siècle, comporte une seule tour, un haut frontispice à volutes et un rosaire qui remplace les armoiries traditionnelles des églises du Pernambouc.

L’église possède cinq grandes portes sur sa façade. Dans la niche de l’une d’entre elles se trouve une image séculaire de Notre-Dame du Rosaire datant de l’époque de la fondation de l’église, ainsi qu’une ancienne image de saint Benoît dans le consistoire datant de 1753.

Les sculptures du maître-autel, le panneau peint sur son revêtement d’origine (l’image de la Vierge Marie remettant le rosaire à saint Dominique, inspirateur de l’Ordre, avec des angelots mulâtres) et le mobilier de la sacristie sont magnifiquement conservés. Une galerie d’art se trouve dans le couloir latéral.

L’image du saint patron, l’un des plus beaux exemples de l’art luso-brésilien, mérite d’être soulignée : il s’agit d’une statue grandeur nature en bois polychrome pourvue d’yeux de verre et d’instruments en argent. À l’intérieur, les pilastres, les architraves et les arcs sont jaspés.

À l’exception de Notre-Dame du Rosaire, de Notre-Dame du Bon Temps et de saint Dominique, toutes les autres images des autels représentent des saints noirs. Il s’agit de São Benedito, São Baltazar, Santa Efigênia et São Moisés, ainsi que de Santo Antônio de Catalagirona et Santo Elesbão.

Le système religieux de la Confrérie change après l’avènement de la République, et elle commence à accueillir des personnes de toute couleur, leur octroyant le droit de vote et de jugement ainsi que celui de modifier les fêtes religieuses et l’organisation administrative.

La Confrérie des Hommes Noirs se conforme ainsi aux circonstances et aux canons en vigueur dans les confréries catholiques et les ordres religieux.

Au début du XX^e siècle, un incident désagréable s’est produit entre la confrérie de São Benedito et le Tiers Ordre de São Francisco : lorsqu’ils se sont installés dans le couvent de Santo Antônio à Recife, les frères noirs ont commencé à remarquer le mépris des frères du Tiers Ordre, ainsi qu’une série d’exigences déraisonnables de la part de ces derniers, des hommes blancs, riches et éminents.

Le 29 septembre 1907, après une assemblée générale, en raison de ce mépris, les frères noirs de São Benedito décidèrent de sortir en procession, portant le char à l’effigie de leur saint patron, un saint noir vénéré, et d’abandonner l’église du Tiers Ordre pour demander refuge dans le temple des frères de Nossa Senhora do Rosário.

Guide touristique de Recife, du Pernambouc, de Bahia et de Salvador.

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