L’Union ibérique et l’invasion néerlandaise du Brésil
1. Introduction
Dans la première partie de ce chapitre, nous étudierons ce que l’on appelle l’« Union ibérique », soit l’union de la couronne portugaise et de la couronne espagnole. Cette union s’est produite à la suite du décès du roi du Portugal, dont le parent le plus proche était le roi d’Espagne Philippe II, qui a été couronné roi des deux couronnes.
Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous démontrerons que l’union dynastique entre le Portugal et l’Espagne a été à l’origine des invasions hollandaises du Brésil, car les Espagnols ont fermé ce dernier au commerce hollandais. Cette période est également désignée par les historiens comme le « Brésil espagnol » et le « Brésil hollandais ».
União Ibérica e a Invasão Holandesa no Brasil
2. L’Union ibérique ou la domination espagnole
Dans la seconde moitié du XVI^e siècle, la dynastie des Avis, qui a régné sur le Portugal pendant plus de 200 ans, semble s’essouffler. À cette époque, seuls le roi João III et son frère le cardinal Dom Henrique sont encore en vie.
Pour mieux comprendre cette question, voir une partie du texte « O domínio holandês no Brasil 1630-1654 » des historiens Mozart Vergetti de Menezes et Regina Célia Gonçalves (2002, p. 9-10). Voici un extrait de ce texte :
Le Portugal est alors un royaume sans roi.
Dom João III a vu mourir ses neuf enfants mâles et attend avec impatience la naissance d’un petit-fils qui lui permettra d’assurer la continuité de sa descendance. Si cela n’arrivait pas, le Portugal risquerait de tomber entre les mains d’un étranger.
Le vieux roi mourut quelques mois avant la naissance de Dom Sebastião, le roi tant désiré, dont la venue au monde avait été accompagnée de nombreuses prières de la part du peuple portugais.
Le nouveau monarque entre en fonction alors qu’il n’a que 14 ans. Il rêve d’organiser des croisades contre les musulmans et d’étendre la foi chrétienne.
Dom Sebastião étant très jeune, il ne se préoccupe guère de se marier et de poursuivre la dynastie.
En 1578, il prépare une expédition pour conquérir le Maroc. Mais son armée, faible et mal organisée, est rapidement anéantie par les musulmans.
Lors de la bataille d’Alcácer Quibir, Dom Sebastião trouve la mort, emportant avec lui une grande partie de la noblesse portugaise.
Roi mort, roi en place.
À la mort de Dom Sebastião, son grand-oncle, le cardinal Dom Henrique, déjà cité, monte sur le trône.
Très âgé, il reste peu de temps au pouvoir et meurt deux ans plus tard.
La nation portugaise perd ainsi le dernier représentant de la dynastie des Avis et voit le début de la querelle pour le trône du Portugal, qui ne prendra fin qu’en 1580.
Comme nous l’avons vu dans le texte « Le Portugal, un royaume sans roi », le pays s’ouvre à la domination espagnole, puisque Dom Henrique, le plus proche parent du roi défunt, est Felipe II d’Espagne.
Malgré cela, plusieurs candidats se sont présentés pour reprendre la couronne portugaise. Parmi eux, Don Antonio et Felipe II, roi d’Espagne, qui revendiquait ce droit car il était le petit-fils d’un ancien roi du Portugal, Don Manuel.
Antonio bénéficiait du soutien du peuple, qui refusait l’idée de voir le trône cédé à un étranger.
Philippe II, catholique convaincu et bien sûr opposé aux réformateurs chrétiens, bénéficiait du soutien total du clergé, d’une grande partie de la noblesse, ainsi que des bureaucrates et des marchands.
En juin 1580, le duc d’Albe, le meilleur général de l’empire espagnol, envahit le Portugal avec une forte armée et mit fin aux prétentions de Don Antonio, assurant ainsi la couronne portugaise à Philippe II, rebaptisé Philippe I^(er) du Portugal.
C’est ainsi que commença la dynastie des Habsbourg au Portugal.
Deux autres Felipes succédèrent à Philippe II (le deuxième (troisième en Espagne) en 1598 et le troisième (quatrième en Espagne) en 1621), qui restèrent au pouvoir au Portugal jusqu’en 1640.
C’est sous le règne de ce dernier que l’invasion hollandaise du Brésil a eu lieu (MENEZES ; GONÇALVES, 2002, p. 10).
En ce sens, le Portugal restera sous domination espagnole pendant soixante ans. À cette époque, l’Espagne devient le plus grand empire du monde en unissant ses colonies aux possessions portugaises.
Pour le Brésil, l’union ibérique a été salutaire, car elle a annulé les frontières du traité de Tordesillas, permettant ainsi au Brésil de tracer les contours de ses frontières actuelles.
Selon Eduardo Bueno (2003, p. 85) :
Sous Philippe II, puis sous le règne de son successeur Philippe III, le Brésil est passé d’une position « régionale », celle de simple acteur de soutien dans le jeu des échanges commerciaux, à l’acquisition d’un nouveau rôle géopolitique plus honorable, en s’intégrant dans le tissu de l’empire atlantique conçu par Philippe II.
De 1580 à 1615, le Brésil s’est également développé sur le plan intérieur : le Paraíba et le Maranhão ont été définitivement conquis, deux douzaines de colonies ont été fondées, de nouvelles lignes commerciales ont été ouvertes, de nouveaux offices publics ont été créés et la liaison entre le sud du Brésil et la région de la Plata a été définitivement établie.
Par ailleurs, l’activité économique passe de l’agriculture et de l’extraction de plantes à la recherche de richesses minérales, ce qui va bouleverser le destin de la future nation.
C’est également à l’époque des Felipes que les bandeirantes de São Paulo agissent avec une aisance difficilement concevable à une époque où les frontières des possessions de l’Espagne et du Portugal n’étaient pas aussi imbriquées.
Lorsque l’Union ibérique a pris fin, avec le règne instable de Philippe IV et la restauration portugaise, l’immense territoire conquis par les bandeirantes a été intégré au Brésil.
Bien que fondamentale dans l’histoire du pays, cette période reste l’une des moins étudiées au Brésil.
C’est après l’Union ibérique que les bandeirantes de São Paulo sont devenus plus présents dans l’histoire du Brésil. Ce sont ensuite les bandeirantes de São Paulo qui ont découvert l’or dans l’arrière-pays du Minas Gerais.
Dans la prochaine section, nous étudierons l’invasion néerlandaise du nord-est du Brésil.
3. Les invasions néerlandaises au Brésil
Partners commerciaux des Portugais depuis toujours, les Hollandais ont planifié et exécuté deux invasions de la colonie à l’époque de l’union ibérique.
La première invasion a eu lieu à Salvador en 1624 et 1625, mais les Portugais ont rapidement expulsé les envahisseurs.
La seconde invasion hollandaise, de plus longue durée et aux conséquences plus importantes pour l’histoire du Brésil, s’est déroulée de 1630 à 1654 et a concerné la quasi-totalité du nord-est du pays.
Selon Mozart Vergetti de Menezes et Regina Célia Gonçalves (2002, p. 4) :
La période de la domination hollandaise au Brésil et la lutte pour y mettre fin ont constitué, tout au long de l’histoire du Brésil, un thème constamment alimenté par l’imagination de la population et des élites locales, tout en étant souvent revisité par divers historiens de différentes époques.
Certains soulignent la richesse culturelle de cette période, en particulier sous l’administration du comte João Maurício de Nassau-Siegen. Avec sa cour d’artistes, d’architectes, de cartographes, de naturalistes, etc., il a favorisé, entre autres, la transformation de la ville de Recife en la ville la plus urbanisée des Amériques en seulement sept ans.
En idéalisant cette période, certains disent qu’il aurait mieux valu que le Nord-Est ne revienne pas sous la domination portugaise.
Avant l’avènement de l’Union ibérique, le Portugal et les Pays-Bas, également connus sous le nom de Provinces-Unies, entretenaient des relations commerciales florissantes.
Des navires flamands et néerlandais accostaient dans les ports portugais, où ils déchargeaient blé, poisson, beurre et fromage, et chargeaient du gros sel portugais. Ces navires déchargeaient une grande variété de marchandises, telles que le blé, le poisson, le beurre et le fromage, et importaient du gros sel du Portugal.
Des épices sont expédiées vers le port d’Anvers, ainsi que d’autres produits en provenance de l’Orient, en plus du sucre et du bois du Brésil (Meneses et Gonçalves, 2002).
Lorsque Philippe II d’Espagne a déclaré la guerre aux Provinces-Unies, il a annulé tous les contrats de ces marchands avec le Portugal.
D’une part, cela restreint l’entrée de produits indispensables à la survie de la population portugaise ; d’autre part, cela met en péril des activités importantes de l’économie néerlandaise, car le gros sel du Portugal est essentiel à la conservation du poisson néerlandais et à la production de produits laitiers.
Face à la pénurie de blé, céréale utilisée pour la fabrication du pain, la population portugaise exerce une pression sur la cour espagnole afin qu’elle revienne sur sa décision et rouvre les contrats qui liaient les deux pays par le passé.
C’est ainsi qu’une trêve, la Trêve de douze ans, fut décrétée, rétablissant le commerce luso-néerlandais. Durant cette trêve, qui s’est étendue de 1609 à 1621, les Néerlandais ont pu intensifier leurs contacts avec le Brésil.
Les Néerlandais fréquentaient les côtes brésiliennes depuis le XVI^e siècle.
La première mention de la présence de leurs navires dans les ports brésiliens remonte à 1587, lorsqu’une attaque de corsaires anglais à Bahia a piégé un navire de 250 tonnes battant pavillon flamand.
Il est également fait état d’un moulin à sucre acquis par un banquier anversois à la fin du XVI^e siècle, dans la capitainerie de São Vicente, l’Engenho dos Erasmos, ainsi que du navire São João, d’origine portugaise, qui, lors de son départ du Brésil en 1581, transportait un total de 428 caisses de sucre, dont 350 appartenaient à trois marchands flamands et à un Allemand.
Pendant la Trêve de douze ans, les Néerlandais se consacrent intensément au commerce du sucre, expédiant plus de 50 000 caisses de ce produit par an.
À l’expiration de la trêve en 1621, les marchands hollandais craignirent que tous leurs efforts ne soient réduits à néant et ils tentèrent par tous les moyens d’empêcher que cela ne se produise.
Comme ils avaient déjà réussi avec la Compagnie des Indes orientales, ils ont décidé de fonder une autre compagnie, la Compagnie des Indes occidentales, qui lèverait des capitaux et réunirait les marchands impliqués dans le commerce du sucre pour lutter contre les Espagnols et rester dans une activité aussi lucrative (MENEZES ; GONÇALVES, 2002, p. 14-15).
Avec la fin de la trêve en 1621, les marchands hollandais prennent des mesures jusqu’alors impensables, car ils ne peuvent se permettre les pertes résultant de la fermeture des marchés portugais et brésilien.
Ces mesures radicales concernaient l’invasion du nord-est du Brésil. Les Néerlandais ont donc commencé à organiser l’invasion en visant la ville de Salvador, capitale de la colonie.
3.1 Première invasion néerlandaise : Salvador
La première invasion a lieu le 4 mai 1624. Pour mener cette opération, les Néerlandais ont constitué une flotte de 28 navires armés par environ 3 300 hommes.
Les envahisseurs s’emparent rapidement de la ville et arrêtent son gouverneur, Diego de Mendoza, qui est déporté en Hollande.
Cependant, en juillet 1624, l’amiral hollandais Jacob Willekens, commandant l’escadre, décide de retourner dans son pays, laissant environ un tiers de ses forces à Bahia.
Cette décision s’avère être une erreur stratégique, car les Portugais et les Espagnols envoient bientôt des troupes pour reprendre la ville.
En avril 1625, lorsque l’armada luso-espagnole commandée par Dom Fradique de Toledo arrive à São Salvador, elle est composée de 31 galions, de quelques caravelles et de 7 500 hommes d’armes. Les forces hollandaises se retrouvent alors dans une situation délicate.
Les forces portugaises et espagnoles se postent à l’entrée de la barre et incendient les navires hollandais. De fréquentes attaques terrestres affaiblissent les forces ennemies, jusqu’à ce que les troupes hollandaises soient contraintes de se rendre début mai.
Selon les termes de la capitulation, toutes les armes devaient être remises aux vainqueurs et les Néerlandais étaient autorisés à retourner dans leur pays à bord des navires qu’ils avaient laissés (MENEZES ; GONÇALVES, 2002, p. 17).
La première invasion néerlandaise du Brésil a été un cuisant échec. Elle a également occasionné d’importantes pertes financières pour la Compagnie des Indes occidentales. Des décennies plus tard, les Néerlandais envahiront à nouveau le nord-est du Brésil, mais cette fois avec plus de succès, puisqu’ils y resteront environ 24 ans.
3.2 Deuxième invasion néerlandaise : le Pernambouc
L’invasion néerlandaise de Bahia en 1624 a échoué en raison d’une série de facteurs expliqués dans la section précédente.
Malgré cela, les Hollandais n’abandonnent pas leur projet d’invasion du nord-est du Brésil, qui s’inscrit dans leur volonté de dominer la production et le commerce sucrier en Europe.
Selon Eduardo Bueno (2003, p. 91) :
L’invasion de Bahia n’a apporté que des pertes à la jeune Compagnie des Indes occidentales. Cependant, en 1628, elle captura la flotte espagnole annuelle d’argent au large de Cuba et obtint un butin de 14 millions de florins (le double de son capital initial).
Enrichie, la compagnie planifie une nouvelle invasion du Brésil.
Cette fois, c’est la plus grande et la plus riche région productrice de sucre au monde qui est choisie.
Outre ses 130 moulins à sucre (qui produisent un millier de tonnes de sucre par an), le Pernambouc est une capitainerie privée, et non royale, ce qui le rend mal équipé pour se défendre.
Le 15 février 1630, une armada de 77 navires, 7 000 hommes et 170 pièces d’artillerie se présente devant Olinda.
Bien que la résistance du gouverneur Matias de Albuquerque (petit-fils de l’ancien concessionnaire Duarte Coelho) ait été une fois de plus héroïque — il est même parvenu à incendier 24 navires ancrés dans le port avant de partir —, Recife est rapidement prise.
Cette fois, l’occupation durera plus de 20 ans.
Comme nous l’avons vu précédemment, la capitainerie de Pernambuco était très riche et produisait le plus de sucre au monde ; il n’est donc pas étonnant que les Néerlandais aient choisi cette région.
Au cours des vingt-quatre années suivantes, une grande partie du nord-est du Brésil sera sous domination néerlandaise.
Pour beaucoup, il aurait été plus avantageux pour le nord-est que les Néerlandais ne soient pas expulsés, car cette région est devenue, sous leur domination, la plus urbanisée et la plus riche des Amériques.
La domination hollandaise au Pernambouc s’est déroulée en trois phases :
- La première, de 1630 à 1637, est marquée par la résistance des Luso-Brésiliens qui luttent à l’intérieur du pays contre la domination néerlandaise.
- La seconde phase, de 1637 à 1644, est marquée par l’épanouissement du Brésil hollandais. Au cours de celle-ci, les principaux travaux d’urbanisation de Recife ont été réalisés par Maurício de Nassau.
- La troisième phase, de 1644 à 1654, est marquée par la guerre de reconquête, qui entraîne l’expulsion des Hollandais.
Il est important de souligner que la période principale de la domination néerlandaise dans le nord-est du Brésil a été marquée par l’administration du comte Maurício de Nassau.
Arrivé au Brésil en 1637, il s’est rapidement révélé être un excellent administrateur. Grâce à lui, les Luso-Brésiliens ont été pacifiés et ont commencé à vendre leur production de sucre aux Néerlandais.
Les principales mesures prises par le gouvernement néerlandais sont les suivantes :
- Octroi de crédits : la compagnie a accordé des crédits aux propriétaires de moulins, qui ont été utilisés pour rééquiper les moulins, restaurer les champs de canne et acheter des esclaves, relançant ainsi la production sucrière.
- Tolérance religieuse : dans une certaine mesure, les différentes religions (catholicisme, judaïsme, protestantisme) étaient tolérées par le gouvernement de Maurício de Nassau-Siegen. Les Néerlandais n’ont pas cherché à imposer leur foi religieuse au Brésil. La religion officielle du Brésil hollandais était toutefois le calvinisme, qui a donc été le plus encouragé.
- Des travaux urbains ont été entrepris, notamment la construction de ponts et d’ouvrages sanitaires à Recife. La ville de Maurícia, aujourd’hui un quartier de la capitale du Pernambouc, a également été fondée.
- Sur le plan culturel, le gouvernement de Nassau a favorisé la venue d’artistes, de médecins, d’astronomes et de naturalistes. Parmi les peintres, citons Franz Post et Albert Eckhout, auteurs de plusieurs tableaux inspirés des paysages brésiliens. Dans le domaine scientifique, on peut citer Jorge Marcgrave, l’un des premiers à utiliser notre nature, ainsi que Willen Piso, un médecin qui a cherché à soigner les maladies les plus courantes dans la région.
Voir aussi Recife dos Holandeses.
Grâce à toutes ces mesures, le gouvernement de Nassau devint très prospère et le Brésil hollandais atteignit alors son apogée.
Malgré la réussite de la gestion du gouvernement de Nassau, un changement de mentalité s’opère après son départ quant à la manière de gouverner la colonie. Les autres souverains qui lui ont succédé adoptent un comportement radicalement différent, ce qui suscite le mécontentement de la population luso-brésilienne.
Soucieuse d’augmenter ses profits, la Compagnie des Indes occidentales a commencé à faire pression sur les propriétaires de plantations pour qu’ils augmentent leur production, paient plus d’impôts et règlent leurs dettes.
La Compagnie menace de confisquer les moulins de leurs propriétaires si ses exigences ne sont pas satisfaites. Même la tolérance religieuse prit fin. Les catholiques n’ont pas le droit de pratiquer librement leur religion (COTRIM, 1999, p. 104).
Furieux des pressions exercées par les Néerlandais sur l’administration de la colonie, des groupes de Brésiliens et de Portugais commencent à se révolter, exigeant le départ des envahisseurs du nord-est du Brésil. Ce mouvement, qui a eu lieu en 1645 et est connu sous le nom d’insurrection de Pernambouc, a rassemblé des personnes issues de divers secteurs de la société brésilienne qui ont commencé à lutter côte à côte : propriétaires de plantations, esclaves et Indiens.
Ce qui est intéressant, c’est que ce mouvement a rassemblé divers secteurs de la société brésilienne : propriétaires de plantations, esclaves et Indiens.
Selon certains historiens, ce mouvement, à l’origine de l’expulsion des Hollandais du Brésil, serait la première expression de la brésilianité et de l’identité brésilienne dans l’histoire du pays. Ce mouvement a démontré la maturité de la colonie, puisque ce sont les Brésiliens eux-mêmes qui se sont le plus engagés en faveur de l’expulsion.
Avec l’expulsion définitive des Hollandais en 1654, un autre problème se pose pour le Portugal, car ceux-ci emportent des plants de canne à sucre pour les planter dans les Antilles, une région des Caraïbes, lorsqu’ils quittent le Brésil.
Cette décision provoque une grave crise au Brésil, car le sucre produit en Amérique centrale est moins cher que celui produit dans le nord-est du Brésil. Ce sucre a également créé une concurrence, car auparavant, seul le sucre brésilien était vendu en Europe.
Le Portugal a donc compris qu’il devait encourager les habitants du Brésil, en particulier les bandeirantes de São Vicente et de São Paulo, à entreprendre des expéditions dans l’arrière-pays brésilien afin de trouver des métaux précieux.
Le Brésil ne pouvait pas compter uniquement sur la culture de la canne à sucre pour faire tourner son économie.
Nous aborderons cette question dans le prochain chapitre, car les incitations données aux bandeirantes allaient rapporter à la couronne et ils allaient bientôt découvrir de l’or dans les « Minas Gerais ».
4. Événements historiques liés à l’Union ibérique et aux invasions néerlandaises du Brésil.
- 1566-1609 : guerre d’indépendance des Pays-Bas contre l’Espagne.
- En 1578, a lieu la bataille d’Alcácer-Quibir, au cours de laquelle Dom Sebastião, roi du Portugal, trouve la mort.
- 1580 : début de l’Union ibérique, qui durera jusqu’en 1640.
- 1602 : fondation de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
- En 1609, la « Trêve de 12 ans » est signée entre la Hollande et l’Espagne.
- 1621 : fondation de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Début du règne de Philippe III au Portugal (Philippe IV en Espagne).
- 1624 : première invasion hollandaise, avec la prise de Salvador.
- En 1625, l’armada luso-espagnole commandée par Dom Fradique de Toledo reprend Salvador.
- En 1630, les Hollandais envahissent le Pernambouc et prennent Olinda et Recife.
- En 1631, les Brésiliens portugais évacuent Olinda et Recife.
- En 1633, les Hollandais prennent le contrôle d’Itamaracá et du fort de Reis Magos.
- En 1634, ils conquièrent Paraíba.
- 1636 : bataille de Mata Redonda, victoire des Hollandais.
- 1637 : arrivée de Maurício de Nassau-Siegen à Recife, début du règne de la famille Nassau.
- 1639 : Fondation de la ville de Maurice.
- 1640 : fin de l’Union ibérique.
- En 1641, les Hollandais conquièrent le Maranhão et le Sergipe.
- 1643 : restauration portugaise.
- 1644 : retour de Nassau à la Hollande.
- 1648 : première bataille de Guararapes.
- 1649 : deuxième bataille de Guararapes.
- En 1654, les Hollandais se rendent à Recife.
Dans le prochain chapitre, nous étudierons la fondation de la ville de São Paulo ainsi que l’installation et la colonisation effectuées par les bandeirantes.
5. Dans cette rubrique, vous avez appris que :
- C’est le processus historique qui a donné naissance à l’Union ibérique.
- Les Hollandais ont envahi le Brésil et y sont restés jusqu’en 1654, date à laquelle ils se sont rendus à Recife.
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